Un arbre de vie pour encourager le don d’organes

Plus de 70 personnes ont assisté samedi 11 mars à la cérémonie de plantation d’un arbre de vie en hommage aux donneurs d’organes. L’initiative conjointe de la Ville et de l’association France Adot 22. Une manière d’encourager « la culture du don, un acte citoyen qui permet de sauver des vies. »

« Dans notre malheur, le don nous a aidés » ont témoigné Anne-Hélène et David, les parents du petit Pol, disparu tragiquement à l’âge de 2 ans.

Un arbre de vie a pris racine sur le parterre situé derrière l’église de Plérin-centre, place du 19 mars 1962. Il s’agit d’un ginkgo biloba. Un arbre réputé pour son extraordinaire longévité.

Une plantation destinée à rendre hommage aux donneurs d’organes et à leurs familles.

« Un symbole d’espoir, de confiance et d’humanité. Le témoignage des valeurs qui nous tiennent à cœur. La fraternité, la solidarité, le partage. L’occasion de rappeler que la vie est précieuse et fragile. Collectivement nous avons le devoir de la protéger. Mais chacun d’entre nous possède aussi le pouvoir de la sauvegarder, grâce au don d’organes » a souligné le maire Ronan Kerdraon à l’issue de la cérémonie de dévoilement d’une plaque du souvenir qui a réuni plus de 70 personnes samedi 11 mars.

Sauver des vies

« La greffe d’organes, ça marche et ça sauve des vies » renchérit Hervé Le Serre, le président de France Adot 22, l’association pour le don d’organes et de tissus humains.

Mais en France, alors que « le nombre de personnes en liste d’attente ne cesse d’augmenter, autour de 26.000, le nombre de personnes greffés d’un organe vital stagne autour de 6.000. En 2021, 950 personnes sont décédées avant d’avoir pu être greffées. »

D’où l’exigence de sensibiliser le grand public en créant un lieu de mémoire et de recueillement emblématique. Une manière originale de « développer la culture du don.»

« En parler avec ses proches »

« Que l’on souhaite être donneur ou que l’on s’y refuse, il est primordial d’en parler avec ses proches de son vivant. De faire connaître ses volontés afin que celles-ci soient respectées » note le Dr Nathalie Deshayes en charge de la coordination des prélèvements au centre hospitalier de Saint-Brieuc « Car très souvent, les familles se retrouvent désemparées face à un choix qui survient lors d’un événement brutal. »

« Dans notre malheur, le don nous a aidés »

Anne-Hélène et David l’ont vécu douloureusement en 2000. L’année de la disparition tragique de leur petit Pol, 2 ans, fauché par une voiture à Paimpol. « On venait d’apprendre qu’il était en état de mort cérébral, lorsqu’on nous a demandé de réfléchir à un don d’organes. Mais le temps était compté pour effectuer une transplantation » raconte le couple qui a dû se prononcer dans l’urgence. Avec leur accord, un prélèvement de cœur, de rein et de foie a été pratiqué. « Trois enfants de l’âge de notre fils en ont bénéficié. Ils ont continué à vivre. Dans notre malheur, le don d’organes nous a aidés » indiquent les deux parents qui depuis ont donné trois frères et sœurs au petit Pol.

 

La greffe, « une renaissance »

« Un beau matin, vers 5 h, j’ai reçu appel me disant qu’on m’attendait à Rennes pour une transplantation » se souvient Marion Le Poulichet qui a bénéficié d’une greffe de rein voici plusieurs années.

Une expérience qu’elle a vécue comme une renaissance. « Avant j’étais vulnérable, je manquais d’énergie, je n’avais plus aucun projet » se souvient la jeune femme qui aujourd’hui est une maman épanouie qui va de l’avant. Elle a rejoint l’Adot 22 et préside l’association départementale France Rein 22 qui vient notamment en aide aux personnes en attente d’une transplantation.

« Ces malades peuvent s’en sortir et vivre, grâce au don d’organes. »